BIO
Née en France, Chloë Charce vit et travaille dans les Laurentides et à Montréal. Elle est enseignante en arts visuels au Collège Lionel-Groulx et titulaire d’une maîtrise en studio arts à l’Université Concordia (concentration sculpture). Elle a obtenu plusieurs prix et bourses et participé à différents événements, résidences et expositions, entre autres au Canada et en Argentine. En 2024, elle est lauréate pour la réalisation d’une œuvre d’art public pour la ville de Sainte-Thérèse. En 2023 et 2024, elle réalise deux œuvres extérieures dans le cadre de concours d’intégration des arts à l’architecture (Blainville et Granby). En 2022, elle a aussi l’occasion d’avoir une exposition solo à Circa art actuel, ainsi qu’une exposition duo à Occurrence Centre d’art et d’essai contemporains (Montréal). En 2021, elle est invitée à un séjour en résidence de création à l’Atelier Silex (Trois-Rivières).
DÉMARCHE
La pratique multidisciplinaire de Chloë Charce embrasse la sculpture, la photographie, la vidéo et l'installation. Elle s'intéresse à différentes problématiques de l'art contemporain, notamment les notions de disparition, de temporalité et de mémoire. Posant son regard sur les interstices, le hors champ, ses œuvres se présentent souvent comme des fragments métonymiques du réel : des bouts de ciel, des vestiges d’architecture, des paysages utopiques.
Chloë Charce explore entre autres le thème de la disparition par le truchement des notions de double (en créant par exemple des répliques d’objets réels) et d’illusion (au sens d’un environnement imaginaire, poétique, fascinant, souvent associé à la nature). Plus spécifiquement, elle déjoue les frontières entre le fictif et le réel à travers une réflexion sur l’espace (péri)urbain, la nature, l’architecture et l’utopie. Ces éléments empruntés à la mémoire des lieux, à la mythologie ou au rituel, se dressent comme des palimpsestes d’une mémoire collective et sociale, des réminiscences d’un passé à la fois imaginaire et historique, souvent témoins d’une tradition artisanale disparaissant peu à peu au profit d’une standardisation inéluctable. Elle s’intéresse également à la relation entre les objets et la lumière – leur magnification, leur altération ou leur effacement, autant physiques que métaphoriques, afin de révéler une atmosphère fantomatique, une mise en exergue des espaces négatifs, une fascination autrement invisible témoignant d’une expansion immatérielle des éléments dans l’espace.
L’importance des mots s’est aussi imposée au fil de sa pratique, celle-ci portant les traces de quelques exercices de style et autres reliquats de l’art minimal : c’est ainsi qu’un néon éclaire le néant, ou qu’une anagramme composée des lettres de son nom fait apparaitre une alter égo, Rachele Choc.